Si je vous dis Costa Rica, vous pensez peut-être à ses plages bordées de jungle, à ses volcans fumants ou à la philosophie de vie « Pura Vida ». Mais saviez-vous que ce petit paradis d’Amérique centrale abrite aussi des trésors spiritueux méconnus ? Parmi eux, un joyau encore trop discret sur la scène internationale : le rhum costaricien. Il est temps d’embarquer pour un voyage au cœur des plantations de canne à sucre, entre savoir-faire artisanal, fûts humides et parfum de vanille naturelle.
Un terroir propice à un rhum d’exception
Le Costa Rica n’a peut-être pas la réputation d’un Cuba ou d’une Jamaïque en matière de rhum, et pourtant… son climat tropical, sa richesse volcanique et sa biodiversité unique en font un terrain de jeu idéal pour les distillateurs.
Niché entre Caraïbes et Pacifique, le pays bénéficie d’un écosystème où la canne à sucre s’épanouit généreusement. Les sols fertiles, riches en minéraux, ajoutent une complexité aromatique à la matière première. Résultat : un jus de canne naturellement sucré, équilibré et parfumé — la base parfaite pour un rhum de caractère.
Distillation au Costa Rica : entre innovation et respect des traditions
Les producteurs locaux n’ont pas attendu d’être sous les projecteurs pour peaufiner leur art. Bien au contraire, la culture du rhum au Costa Rica est le fruit d’une tradition bien enracinée, à laquelle on ajoute aujourd’hui une pointe d’innovation bien pensée.
Les distilleries comme Centenario Internacional ou Ron Jaguar misent sur une double, voire triple distillation pour affiner leurs expressions. Elles utilisent principalement des alambics à colonne pour produire un rhum rond, accessible, mais non dénué de complexité. Certaines cuvées haut de gamme bénéficient aussi d’un vieillissement en fûts de chêne ex-bourbon, parfois même en ex-fûts de sherry, conférant au rhum des notes boisées, épicées, voire pâtissières.
Le secret ? Un vieillissement en altitude. À plus de 1200 mètres d’altitude, comme c’est le cas pour certaines distilleries, les températures plus fraîches ralentissent le vieillissement et permettent un développement aromatique plus nuancé. Un peu comme un bon fromage affiné sur les hauteurs, le rhum gagne en profondeur, sans jamais perdre en élégance.
Les grandes maisons à découvrir
Impossible de parler du rhum costaricien sans évoquer ces distilleries qui, discrètement, imposent leur style :
- Ron Centenario : C’est la figure de proue. Fondée en 1985, Ron Centenario a su s’imposer avec ses cuvées riches, velvetisées, parfois proches du style des rhums du Guatemala. Son célèbre Centenario 20 Fundacion offre un nez de fruits confits, de vanille et de caramel, suivi d’une bouche suave, presque gourmande. Une entrée royale dans l’univers du rhum costaricien.
- Ron Jaguar : Plus récent, plus audacieux. Ce nom rugissant rend hommage au félin mythique d’Amérique latine. Issu de cannes récoltées à la main et vieilli selon la méthode Solera, Ron Jaguar se distingue par ses expressions épicées et exotiques, idéales pour les palais curieux et avertis.
- La Mauny (coopérations locales): Même si d’origine martiniquaise, certaines coopérations internationales ont permis de créer des cuvées hybrides, vieillies ou mises en bouteille sur place – preuve que le Costa Rica séduit bien au-delà de ses frontières.
Un profil gustatif qui séduit les amateurs
Le rhum du Costa Rica se distingue par sa rondeur, sa douceur naturelle, mais aussi sa belle longueur en bouche. C’est un spiritueux qui parle autant aux passionnés de rhum agricole qu’aux amateurs de spiritueux doux et élégants.
À la dégustation, attendez-vous à retrouver :
- Des arômes de caramel, de vanille et de miel, typiques du climat tropical humide.
- Des notes fruitées comme la banane mûre, l’ananas rôti ou le raisin sec.
- Un soupçon d’épices douces : cannelle, muscade parfois, et une touche de chocolat noir en finale.
L’ensemble crée un rhum à la belle richesse, souvent plus axé sur le moelleux que sur la puissance alcoolique. Il plaît ainsi autant en dégustation pure qu’en mixologie.
Le rhum costaricien en mixologie : des cocktails à redécouvrir
Certes, certains rhums du Costa Rica sont conçus pour être dégustés secs, à température ambiante, comme un bon digestif. Mais ils peuvent également être la base parfaite pour des cocktails élégants et surprenants.
Voici quelques idées à tester :
- Rhum Tonic : Oui, comme un gin tonic, mais en mieux. Un Ron Centenario 12 ans, quelques glaçons, une touche de tonic artisanal et un zeste d’orange. Raffinement et fraîcheur garantis.
- Pura Vida Old Fashioned : Revisitez ce classique en remplaçant le bourbon par un rhum costaricien vieilli. Un trait de sirop de sucre de canne, une larme d’angostura, une belle glace sphérique, et le tour est joué.
- Jaguar Mule : Inspiré du Moscow Mule. Ron Jaguar, ginger beer, quelques feuilles de menthe et du citron vert pour raviver vos apéros estivaux.
Cette polyvalence en fait un allié de choix derrière un bar digne de ce nom — ou tout simplement dans votre salon un samedi soir.
Une empreinte écologique à souligner
Dans un monde où les spiritueux premium riment de plus en plus avec responsabilité, le Costa Rica tire son épingle du jeu. Le pays est l’un des plus « verts » au monde, avec 98% de son électricité provenant d’énergies renouvelables. Et certaines distilleries locales embrassent pleinement cette philosophie.
Ron Centenario, par exemple, s’inscrit dans une démarche écoresponsable en optimisant sa gestion de l’eau, de la canne et de l’énergie. D’autres producteurs intègrent des pratiques agricoles durables ou replantent des hectares de canne en agriculture raisonnée. Le rhum y devient alors non seulement un plaisir sensoriel, mais aussi une boisson éthique.
Comment bien déguster un rhum du Costa Rica ?
Avant d’ouvrir votre première bouteille, quelques conseils :
- Sortez votre rhum de l’armoire au moins 20 minutes avant dégustation. Il mérite de se révéler.
- Utilisez un verre à fond arrondi, comme un verre à spiritueux ou un petit verre tulipe, pour concentrer les arômes.
- Observez, sentez, puis goûtez lentement. Prenez votre temps. Les premières gorgées dévoilent la douceur, les suivantes la complexité.
Et surtout, faites confiance à vos papilles. Chacun trouvera dans le rhum costaricien une facette différente. Certains y verront un digestif parfait, d’autres une base cocktail idéale, et les plus curieux y découvriront une véritable carte postale liquide, aux accents de jungle et d’épices douces.
Où se procurer un bon rhum costaricien en France ?
Bonne nouvelle : de plus en plus de cavistes, notamment en ligne, commencent à enrichir leurs rayons de cuvées venues du Costa Rica. Chez LiquorShop.fr, on remarque l’essor de la demande pour ces petites merveilles tropicales.
Lors de votre prochaine commande ou visite chez votre caviste préféré, ouvrez l’œil pour :
- Centenario 20, 25 ou encore le XO. Des références désormais quasi incontournables.
- Ron Jaguar – parfait pour les amateurs de rhums plus jeunes, mais expressifs.
- Des éditions spéciales ou collaborations limitées, parfois proposées en coffret dégustation.
Un secret bien gardé… pour l’instant
Le rhum du Costa Rica n’est pas encore omniprésent sur les étagères. Et c’est peut-être tant mieux. Cela le rend encore plus précieux, presque confidentiel. Un peu comme ces plages reculées où l’on est seul face à l’océan, verre à la main et souffle coupé par la beauté du moment.
Alors la prochaine fois que vous chercherez à surprendre vos invités ou à vous faire plaisir avec un spiritueux qui sort des sentiers battus, rappelez-vous qu’à l’ombre des palmiers costariciens, un rhum d’exception vous attend. Pura Vida… en version liquide.